Les codes et les normes

Au Canada, les codes du bâtiment relèvent des provinces et des territoires, et certaines municipalités à charte ont le pouvoir d’établir leurs propres normes au chapitre des règlements de construction. Ces administrations peuvent créer leurs propres codes, ou elles peuvent adopter (ou adapter) le code modèle national, qui est actuellement le Code national du bâtiment (CNB) de 2010.

En décembre 2012, le gouvernement fédéral a publié une modification apportée au CNB de 2010 pour y intégrer des normes d’efficacité énergétique visant les maisons (Section 9.36), et il a établi des normes d’efficacité énergétique pour les immeubles commerciaux, industriels et institutionnels et les gros immeubles d’habitation [Code national de l’énergie pour les bâtiments, 2011 – CNEB]. Pour la première fois, l’efficacité énergétique est devenue un élément des codes modèles nationaux.

Valeur R nominale, Valeur R effective et Valeur U

Les paramètres de résistance thermique au Canada sont définis par les 13 provinces et territoires, et quelques municipalités à charte qui adoptent et appliquent leurs propres paramètres (p. ex. le règlement 9419 de Vancouver sur les bâtiments). Pour cette raison, les paramètres appliqués dans l’ensemble du pays varient beaucoup.

Certaines administrations emploient des valeurs nominales, et d’autres, des valeurs effectives dans leurs codes sur la résistance thermique minimale. Il est plus facile pour l’industrie des produits isolants d’utiliser les valeurs nominales, car celles-ci sont indiquées sur l’emballage du produit et elles correspondent directement à la quantité d’isolation nécessaire dans un élément fonctionnel de construction (p. ex. un mur au-dessus du sol, une toiture). Toutefois, les codes favorisent de plus en plus les valeurs effectives, qui représentent la résistance thermique totale de tout l’élément fonctionnel, et non pas seulement celle de l’isolation. Il importe donc que l’industrie des produits isolants et ses chaînes d’approvisionnement apprennent à calculer l’isolation nominale nécessaire pour satisfaire aux exigences des codes exprimées en fonction de la résistance thermique effective. Il n’existe aucun facteur de conversion unique, étant donné que les valeurs effectives prennent en compte chaque composant de l’élément fonctionnel contribuant à la résistance thermique et que les composants varient d’un élément à un autre.

Valeur R nominale : Valeur de résistance thermique du produit isolant

Valeur R effective : Valeur de résistance thermique de tout l’élément fonctionnel de construction

Valeur U : Valeur de transmission thermique – Facteur utilisé d’habitude pour tout l’élément fonctionnel

Des tables de conversion ont été dressées par divers organismes gouvernementaux. En voici deux exemples :

  • Les tableaux de l’annexe de la section 9.36 du CNB 2010.
  • Les tableaux publiés par Ressources naturelles Canada aux fins du programme EnergyStar[1].

Avec ces tableaux, on convertit les valeurs effectives en valeurs nominales de la façon suivante :

  1. définir les composants de l’élément fonctionnel et faire le total des valeurs R de tous les composants, en dehors de la cavité;
  2. soustraire le total obtenu de la valeur exigée par le code pour trouver la différence que doit combler la cavité isolée;
  3. trouver le tableau approprié pour cette cavité et l’isolation nominale nécessaire dans celle-ci pour combler la différence calculée à l’étape 2 [trouver la valeur R nominale nécessaire pour satisfaire au code dans le cas de l’élément fonctionnel en question].

Mais attention! Toutes les valeurs indiquées dans les codes peuvent être exprimées en unités de mesure métriques ou anglo-saxonnes. D’habitude, mais ce n’est pas obligatoire, on emploie la lettre R quand la valeur est exprimée en unités anglo-saxonnes, et l’acronyme RSI, quand elle l’est en unités métriques.

R : Unité de mesure anglo-saxonne de la résistance thermique

RSI : Unité de mesure métrique de la résistance thermique

Tout ce qui précède s’applique à la façon dont les codes du logement sont rédigés au Canada. Soulignons que le nouveau Code national de l’énergie pour les bâtiments (CNEB) de 2011 exprime les exigences en matière d’isolation non pas par des coefficients de résistance thermique minimale (valeur R réelle ou effective), mais en fonction de la transmission thermique maximale, désignée par la lettre U. La valeur U est tout simplement la réciproque de la valeur R réelle. D’habitude, mais ce n’est pas obligatoire, on exprime la valeur U en unités métriques.

Zones climatiques et degrés-jours de chauffage

Le climat canadien varie grandement de la côte Ouest à la côte Est et depuis le pôle Nord jusqu’à la frontière avec les États-Unis, et cette variation considérable peut aussi être observée dans bien des provinces. De nombreux organismes canadiens rédigeant les codes ont décidé de prendre ces variations en compte; dans le cas des codes d’efficacité énergétique, les exigences en matière de résistance thermique dépendent du climat à l’endroit donné. Face à cette question, les provinces et les territoires établissent différentes exigences à cet égard dans leur code du bâtiment, en fonction des zones climatiques délimitées d’habitude d’après le nombre de degrés-jours de chauffage (DJC). Le Manitoba est actuellement la seule exception, avec deux zones divisées par la latitude (la zone 1, sous le 53parallèle, et la zone 2, à partir du 53° de latitude nord); toutefois, quand il adoptera les codes nationaux plus tard en 2013‑2014, il définira lui aussi ses zones climatiques en fonction des DJC.

Le critère DJC correspond à la différence entre une température de comparaison (d’habitude 18°C) et la température extérieure moyenne diurne un jour donné. Par exemple, si la température moyenne d’une journée est de 12°C, on enregistrera six DJC (18°C – 12°C = 6 DJC). Le nombre total de DJC au cours d’une saison de chauffe indique la rigueur relative de l’hiver à l’endroit où les mesures sont prises.

Les codes modèles nationaux divisent le pays en dix zones climatiques :

NECB map colour coded FR

Figure 1 Carte du Canada montrant les zones telles qu’elles sont définies dans les codes nationaux

Les zones climatiques sont du ressort des gouvernements provinciaux; elles peuvent varier par rapport à celles figurant dans les codes modèles nationaux. Quand la section 9.36 ou le CNEB de 2011 entreront en vigueur, les gouvernements provinciaux ou municipaux pourraient adopter ou adapter les zones climatiques (voir L’efficacité énergétique des immeubles d’habitation et des petits bâtiments, à partir de la page 11, pour trouver plus de détails sur le secteur résidentiel).


[1] Ressources naturelles Canada, 2012, « Tableaux pour calculer la résistance thermique réelle des ensembles opaques pour Energy Star ».